Les 5 normes de sécurité des procédés industriels à connaitre
Chaque usine, chaque équipement industriel est régi par des procédés. Derrière chaque procédé se cache un langage commun : celui des normes et certifications. Elles fixent des règles précises pour garantir qualité, fiabilité et sécurité.
Mais la diversité des référentiels peut dérouter : un même projet doit souvent répondre à plusieurs exigences, locales ou internationales. Voici un panorama clair, du plus universel au plus spécifique, pour comprendre leur rôle et savoir lesquelles concernent votre activité.
1. Des normes de gestion et de contrôle qualité
La sécurité commence par des processus maîtrisés.
Avant même de parler des fonctionnalités d’un équipement, pour qu’il respecte certaines attentes en termes de sécurité, il doit être conçu et fabriqué dans le respect de procédures rigoureuses. C’est l’objectif des normes de gestion et contrôle qualité, aussi appelées normes de management de la qualité. Elles définissent comment organiser, piloter et vérifier l’ensemble des étapes qui garantissent un produit fiable et conforme.
- ISO 9001 : norme applicable à tous les secteurs, elle impose un système de management de la qualité assurant la constance des produits : validation des étapes clés, traitement des non-conformités, formation des équipes.
- ISO 19443 : déclinaison de la norme ISO 9001 adaptée à la filière nucléaire, avec traçabilité renforcée et contrôle accrû des fournisseurs.
- ATEX Notification / IECEx QA : systèmes de certification internationale de la Commission Electrotechnique Internationale (IEC), pour faciliter le commerce international des appareils destinés à être utilisés en atmosphères explosives. Des audits qualité spécifiques sont obligatoires pour les fabricants d’équipements certifiés ATEX ou IECEx. Ils vérifient que chaque lot produit respecte scrupuleusement le modèle initial testé et certifié.
Ces référentiels garantissent la rigueur de conception et de fabrication d’un produit… mais pas encore ce qu’il doit endurer une fois installé sur le terrain.
2. Des normes de sécurité fonctionnelle
Une fabrication maîtrisée ne suffit pas : encore faut-il que l’équipement remplisse sa mission critique à chaque fois. C’est précisément l’objectif des normes de sécurité fonctionnelle : vérifier qu’un dispositif ou un système continuera à assurer sa fonction de protection, sans défaillance, quand il sera sollicité – et ce, même après des années d’usage et dans des conditions difficiles.
Les références clés :
- IEC 61508 : norme internationale “mère”, applicable à toutes les industries.
- IEC 61511 : déclinaison pour les industries de procédés (chimie, pétrole/gaz, traitement d’eau…).
Ces normes couvrent l’ensemble du cycle de vie de la sécurité fonctionnelle : analyse des risques, détermination du niveau de protection requis, conception et architecture des systèmes, méthodes de test, maintenance et gestion des modifications.
Elles introduisent aussi la notion de SIL (Safety Integrity Level), qui mesure le niveau de performance d’une fonction de sécurité, de SIL 1 à SIL 4 : plus le niveau est élevé, plus le taux de défaillance toléré est faible et plus les exigences de conception, de test et de maintenance sont strictes. Le SIL n’est pas une certification produit mais une norme qui indique l’objectif quantifié à atteindre par la commande relative à la sécurité. C’est un résultat démontré par analyses, calculs et essais, dans un contexte d’utilisation donné.
3. Les normes spécifiques au risque d’explosion : ATEX et équivalents
Certaines normes ciblent spécifiquement le risque d’explosion. En Europe, le cadre “ATEX” regroupe :
- Directive ATEX 2014/34/UE : pour les fabricants, elle définit les exigences des équipements destinés aux atmosphères explosives.
- Directive ATEX 1999/92/CE : pour les exploitants, elle impose l’évaluation des risques, la classification des zones et le choix d’équipements adaptés.
Ces textes s’appuient sur la série des normes IEC/EN 60079-x, qui précise les modes de protection et les méthodes d’essai. Hors UE, l’IECEx applique la même logique à l’international.
Quelle que soit la certification choisie, selon sa classification, chaque zone impose ses propres exigences de certification. Un appareil certifié Zone 2 ne peut pas être utilisé en Zone 0 sans créer un risque majeur… et une non-conformité réglementaire.
- Gaz / vapeurs : Zone 0 (présence permanente), Zone 1 (occasionnelle), Zone 2 (brève ou accidentelle).
- Poussières : Zone 20 (présence permanente), Zone 21 (occasionnelle), Zone 22 (brève ou accidentelle).
Pour en savoir plus : “Pourquoi faut-il du matériel adapté en zone ATEX ?”
4. Les normes sectorielles
D’autres environnements industriels présentent leurs propres dangers. Leurs normes sectorielles répondent à des exigences très spécifiques et imposent des choix techniques adaptés dès la conception.
- Nucléaire : le référentiel RCC-E (France) encadre la conception et le contrôle des matériels électriques et d’instrumentation utilisés dans les installations nucléaires : robustesse, traçabilité, qualification aux conditions extrêmes (irradiation, séismes, températures). Dans d’autres pays, des normes équivalentes existent (IEC 61226, IEEE 323/344, ASME NQA-1…), chacune imposant ses propres critères de qualification.
- Ferroviaire : les normes EN 50155 et EN 45545 définissent les critères de résistance aux chocs, vibrations, variations de tension, et aux flammes.
- Marine et offshore : des certifications délivrées par des organismes comme Bureau Veritas, DNV ou ABS garantissent la résistance à la corrosion saline, aux vibrations et aux conditions météo extrêmes. Dans le secteur pétrolier offshore, des standards comme API ou NORSOK fixent les règles pour les équipements critiques.
Ces normes ne se substituent pas aux autres (ATEX, SIL…), elles s’additionnent. Un même produit peut donc devoir répondre simultanément à plusieurs référentiels.
5. Les certifications locales pour l’export
Ces référentiels et normes s’appliquent souvent à échelle nationale mais ne suffisent pas toujours pour accéder à des marchés étrangers, qui demandent parfois une conformité à des systèmes de certification locaux. Deux cas de figure se présentent :
- Cadres légaux nationaux : équivalents locaux d’ATEX, imposés par la loi et s’appuyant sur des normes techniques (ex. UKEX au Royaume-Uni, NEC/CEC en Amérique du Nord).
- Normes ou schémas de certification volontaires : inspirés de référentiels internationaux comme IECEx, mais adaptés aux spécificités locales (ex. INMETRO au Brésil, GOST-EX en Russie, KOSHA en Corée).
Anticiper ces exigences dès la phase de conception est souvent le meilleur moyen d’éviter retards, surcoûts et modifications de dernière minute.
De l’ISO 9001 aux directives ATEX, en passant par les normes sectorielles et les certifications locales, chaque référentiel répond à un risque ou à un contexte précis. Les intégrer dès la conception d’un projet, c’est gagner en sécurité, en conformité et en fluidité de mise sur le marché.
Parlons en ! Nos experts savent vous guider dans le choix des certifications adaptées à votre environnement et à vos marchés.
Vous souhaitez une formation sur les normes de sécurité ?
Contactez nos formateurs de Georgin Académie, et laissez vous guider pour des formations individuelles ou en groupe.